domingo, 10 de maio de 2015

LE NOUVEAU "MANU MILITARI" DES VIEUX DOMINATEURS COLONIAUX.



(MONDIALISATION - CANADA) - L’Europe et les États-Unis avec leur gesticulation envers la Libye [et la Côte d’Ivoire] essaient de revenir au XIXe Siècle, promouvant une nouvelle répartition coloniale du monde. En réalité, il n’y a jamais eu d’indépendance effective des anciennes colonies. Grâce aux artifices du commerce international et surtout de la circulation des capitaux, la dépendance économique et politique des pays périphériques s’est maintenue.

Durant les vingt dernières années avec la globalisation néolibérale, la domination des pays centraux a progressé. Disraeli, le controversé homme d’Etat britannique, avait raison quand il disait que les colonies ne cessent pas d’être des colonies par le simple fait d’être déclarées indépendantes. Cette domination indirecte ne leur suffit pas : elles veulent revenir au statut colonial ouvert à deux battants. A la perception de signes d’insurrection générale des peuples contre l’oppression de ceux qui leur répondent au pouvoir, elles prennent l’initiative de la répression préventive.

La doctrine de la guerre préventive de Bush demeure en vigueur et est actuellement appliquée par la France et la Grande-Bretagne, par délégation de Washington. Les Étasuniens, bien intentionnés, qui ont voté Obama découvrent qu’ils ne peuvent pas changer le système à travers les processus électoraux. Comme l’avait dénoncé et prévu le grand président républicain Eisenhower – l’un des militaires le plus important du siècle passé – celui qui domine le système c’est le « complexe militaro-industriel », avec sa direction actuellement partagée entre le Pentagone et Wall Street.

Le président Obama ressemble, chaque jour davantage, à Bush. Bien que son objectif final soit le même, il s’applique à parler tranquillement à l’Amérique Latine tandis qu’il excite ses alliés contre la Libye, dans un mouvement de reconquête impériale du nord de l’Afrique. Comme Tony Blair dans le cas de l’Irak, Cameron se dispose à faire le sale travail. Selon l’hebdomadaire allemand Focus, il y avait déjà en Libye des commandos britanniques quelques semaines avant l’officialisation de l’alliance.

Le mouvement pour la re-colonisation émanant d’anciennes métropoles, se développe « pari passu » à coté de la mondialisation. La réalité est totalement différente : pour maintenir les niveaux de confort et de consommation des pays occidentaux il est nécessaire de disposer de toutes les ressources humaines et naturelles de la périphérie.

L’espace asiatique de pillage s’est réduit pendant ce temps grâce à l’augmentation de la population et de la consommation conformément aux schémas occidentaux- et à la croissance de la Chine. Mais encore il y a le gaz et le pétrole de la Caspienne pour lesquels les Etasuniens cherchent à contrôler l’Afghanistan et menacent l’Iran. Maintenir les sources pétrolifères du Moyen-Orient et du Nord de l’Afrique, c’est leur objectif principal – malgré leur discours hypocrite sur l’environnement… La même hypocrisie est mise en évidence quand ils déclarent qu’ils ne veulent pas toucher à Kadhafi : sa résidence a été attaquée avec des missiles par Obama, de la même façon que l’avait fait Reagan en 1986, tuant une fille du dirigeant libyen.

En même temps il leur convient de s’assurer l’approvisionnement de minerais et de denrées alimentaires de l’Amérique Latine et de l’Afrique Noire. Menacés par la pénétration des Chinois sur le continent africain, ils sont disposés à jouer le tout pour le tout, afin de restaurer leur ancienne domination. Et ils ne manquent pas les associés de second rang, les sous-traitants du colonialisme comme sont les Espagnols et les Italiens. Les Espagnols nostalgiques de Carlos V et de Felipe II s’unissent à Obama, à Cameron, à Sarkozy. Il n’ ya pas de différences entre Zapatero et Aznar : les deux sont les mêmes, dans leurs efforts pour reconquérir l’Amérique du Sud. Les Italiens sont moins insistants sachant pertinemment que même si Kadhafi tombe, la Libye ne leur sera pas rendue.

Les néocolonialistes essaient de profiter d’une rébellion sans idées, bien que juste, contre la corruption et le pouvoir dictatorial des pays arabes. Mais il n’est pas sûr qu’ils obtiennent un quelconque succès.

Les Étasuniens créent toujours, stimulent et financent les mouvements d’opposition dans l’intérêt de déstabiliser les gouvernements et les systèmes politiques. Nous nous rappelons ces jours de 1964. Nous pourrions nous rappeler toutes les années précédentes, surtout de la période 1945-1954 quand Vargas, élu président du Brésil, a créé les instruments économiques nécessaires au développement indépendant, avec de grandes entreprises publiques. Après la mort du grand président, Juscelino a réussi à se maintenir grâce à l’option politique savante de mobiliser la nation dans des travaux pour une croissance accélérée.

De manière qu’il ne serait pas surprenant que leurs agents et alliés, des pays musulmans ont stimulé le mouvement qui s’est initié en Tunisie de manière apparemment accidentelle. Les jeunes de ces pays étaient insatisfaits de leur vie. Les opportunités de réalisation professionnelle et personnelle leur manquent. Leur liberté est limitée et leurs rêves se meurent devant une société fermée sur elle- même.

Le 21 mars dernier, le New York Time a publié un article d’un jeune de 24 ans, collaborateur heureux du respectable « Conseil des Relations extérieures de New York », Mattew C. Klein dans lequel il analyse la situation des jeunes étasuniens et montre que la situation de chômage est similaire à celle des jeunes de pays pauvres et de que leurs rêves se trouvent également limités. Il aurait pu aussi avoir mentionné le désenchantement face à un gouvernement peu attentif à la jeunesse de son pays, avec la corruption parlementaire et avec le comportement indécent des grandes corporations qui sont au commande de Wall Street, face au bellicisme de son pays. Le fait qu’il y a une liberté de la presse et des élections régulièrement ne réduit pas l’absolutisme essentiel du système des Etats-Unis. Le peuple vote tous les quatre ans, la presse est libre, le système judiciaire fonctionne, bien que la Cour Suprême ne juge pas toujours avec impartialité. Mais malgré cela la liberté, comme dans d’autres lieux, est un bien de marché. Il est nécessaire de l’acheter.

Les droits de l’homme même s’ils sont proclamés dans des déclarations ronflantes, sont aussi violés aux États-Unis et dans les pays qui leur font allégeance. Il suffit de rappeler ce qu’il se passe à Guantanamo, ce qui a été enregistré à Abu Graib et les conditions dans lesquelles se trouve soumis le soldat étasunien Bradley Manning dans la prison de la Marine des Etats-Unis.

Le prétexte selon lequel l’intervention en Libye se fait au nom des droits de l’homme et de la protection des civils est immoral. Et considérée insensée par les parlementaires britanniques eux mêmes, comme le député Rory Stewart le fait dans un article publié par le Londres Review of Books le 18 de ce mois [mars 2011]. Stewart n’est pas un homme de gauche. Député d’un des réduits traditionnels conservateurs du Nord-ouest de l’Angleterre, celui de Penrith and the Border, le parlementaire montre la connaissance du sujet. Il a fait partie des troupes britanniques en Irak et ensuite il a traversé à pied l’Afghanistan, dans le cadre d’un voyage plus long, de 6 mille kilomètres, depuis la Turquie au Népal qui a duré deux ans.

Bien que conservateur, Stewart considère comme une erreur la participation de son pays dans les croisades anti-islamiques. Il justifie en partie l’intervention en Yougoslavie, au nom de la protection des populations civiles devant les menaces de génocide – mais il n’est pas d’accord avec les autres. Nous reproduisons quelques passages de son article «  Here we go again  » :

« Il semblait doublement improbable que l’Angleterre interviendrait militairement un jour dans un pays comme la Libye. Bien que pauvre en pétrole, l’Afghanistan en Asie centrale fût vu par beaucoup de musulmans comme un objet d’occupation par des croisés infidèles commandés par Israël, et avec l’objectif d’établir des bases militaires et d’obtenir un pétrole bon marché. Tout mouvement contre la Libye, – un pays arabe musulman, embarqué dans une lutte sans trêve contre le colonialisme et transpirant le pétrole – donnait l’impression qu’il serait vu comme un mouvement extrêmement hostile et sinistre, d’abord par ses voisins arabes, mais aussi dans le monde développé et même par les Libyens eux mêmes.

Le cas de la Libye ne répond même pas aux critères du droit international comme objectif d’intervention militaire. Kadhafi est le pouvoir souverain, non les rebelles ; il ne réalisait pas de génocide, ni une purification ethnique. En Bosnie la situation était différente : en peu de semaines 100 mille personnes étaient mortes. Et la Bosnie elle même– état souverain bien que non reconnu pour l’ONU – demandât formellement l’intervention.

Le cas du Kosovo a été moins clair, mais l’intervention a pointé Milosevic et est arrivée après la guerre des Balkans qu’il a initié en forçant à l’exode 200 mille personnes avec d’abondantes preuves d’un grand nombre d’atrocités commises au nom de préjugés ethniques. Ce type d’attitude dans laquelle on estime qu’une intervention militaire est légale et qui en 1999 paraissait la quintessence de la gouvernabilité et du consensus global, a cessé d’être un concept dominant dans l’Occident.

Comme député de la Chambre des Communes je crois que peut-être est arrivée l’heure de rappeler que malgré son malheur l’Afghanistan et jusqu’à l’Angleterre peuvent encore avoir un rôle constructif dans le monde »

En terminant son article le parlementaire est cependant plus pessimiste et revient sur les prétextes des colonisateurs :

Rory Stewart (est né à Hong Kong, de parents anglais, éduqué en Angleterre) confirme ainsi l’objectif d’un nouveau mouvement colonialiste, d’un nouveau « manu militari » des vieux dominateurs. Poursuivis par le manque de pétrole bon marché, ils s’accrochent au passé en cherchant à maintenir leur sécurité et leur orgueil, comme propriétaires du monde.


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